Plus de 3 000 postes à Toulouse, près de 500 à Nantes ... Le plan de restructuration présenté hier par la direction du groupe Airbus qui prévoit la suppression de 15 000 postes dont 5000 en France, fait frémir les partenaires sociaux.
À Marignane cependant, où travaillent près de 8 000 personnes, Airbus Helicopters est épargné; si des mesures de restrictions ont déjà été prises, l'emploi est pour l'heure préservé. Comme l'avait indiqué le PDG Bruno Even dans une interview à La Provence, "celles qui sont prises à Marignane sont adaptées au contexte du marché de l'hélicoptère". Autrement dit, ce segment a été beaucoup moins impacté que celui de l'avion.
Si les hélicoptéristes ont enregistré une chute de 20% des heures de vol, ces engins très prisés des forces de sécurité et de secours, ont conrinué à voler, et ont même permis la valse des transports sanitaires durant le confinement. Le travail de maintenance, qui va avec, a donc été maintenu, excepté pour les secteurs de transports de VJP ou touristique, bien entendu à l'arrêt.
Et si la prise de commandes a accusé un recul ces derniers mois, paradoxalement certains salariés vont même beaucoup travailler, cet été, pour assurer la livraison d'appareils achetés il y a déjà 18 mois. La direction d'Airbus Helicopters s'attend par contre à trois années difficiles, en 2021, 2022 et 2023, où la crise sanitaire se fera ressentir.
À Marignane, les embauches ont été gelées dès le printemps et le recours à la sous-traitance et à l'interirn minimisés. Et ce n'est sans doute pas fini. "Nous nous attendons à devoir négocier un accord de compétitivité dans lequel nous comptons parler de l'emploi, de nos alternants, nos intérimaires et de la valorisation des salariés, des évolutions de carrière", indique Sylvain Dolza, de FO, l'un des trois syndicats majoritaires avec la CFE-CGC et la CFTC.
Les commandes publiques attendues par Bruno Even pour passer ce cap difficile ont bien été annoncées dans le cadre du plan de 15 milliards d'euros de soutien du gouvernement à l'aéronautique, dont 832M€ consacrés à des achats d'avions, hélicoptères et drones pour l"Armée, la police, la gendarmerie et la Sécurité civile.
L'hélicoptériste vient aussi d'annoncer une bonne nouvelle, avec la certification européenne de son nouveau H 160, dont le premier exemplaire sera bientôt livré à un client américain. Autant d'éléments qui éloignent la perspective d'un plan social. Mais les partenaires sociaux restent prudents," même si notre situation est différente de nos collègues de l'avion, 11011s sommes liés au groupe et à ses résultats, ne serait-ce que pour l'intéressement et la participation", ajoute le syndicaliste.
Source la Provence : Marie-Cécile BÉRENGER