Airbus Helicopters épargné mais vigilant .

03/07/2020

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Plus de 3 000 postes à Tou­louse, près de 500 à Nantes ... Le plan de restructuration pré­senté hier par la direction du groupe Airbus qui prévoit la suppression de 15 000 postes dont 5000 en France, fait frémir les partenaires sociaux.
À Marignane cependant, où travaillent près de 8 000 per­sonnes, Airbus Helicopters est épargné; si des mesures de res­trictions ont déjà été prises, l'emploi est pour l'heure préser­vé. Comme l'avait indiqué le PDG Bruno Even dans une in­terview à La Provence, "celles qui sont prises à Marignane sont adaptées au contexte du marché de l'hélicoptère". Autre­ment dit, ce segment a été beau­coup moins impacté que celui de l'avion.

Si les hélicoptéristes ont enregistré une chute de 20% des heures de vol, ces en­gins très prisés des forces de sé­curité et de secours, ont conri­nué à voler, et ont même per­mis la valse des transports sani­taires durant le confinement. Le travail de maintenance, qui va avec, a donc été maintenu, excepté pour les secteurs de transports de VJP ou touris­tique, bien entendu à l'arrêt.

Et si la prise de commandes a accusé un recul ces derniers mois, paradoxalement certains salariés vont même beaucoup travailler, cet été, pour assurer la livraison d'appareils achetés il y a déjà 18 mois. La direction d'Airbus Helicopters s'attend par contre à trois années diffi­ciles, en 2021, 2022 et 2023, où la crise sanitaire se fera ressen­tir.

À Marignane, les em­bauches ont été gelées dès le printemps et le recours à la sous-traitance et à l'interirn mi­nimisés. Et ce n'est sans doute pas fini. "Nous nous attendons à devoir négocier un accord de compétitivité dans lequel nous comptons parler de l'emploi, de nos alternants, nos intéri­maires et de la valorisation des salariés, des évolutions de car­rière", indique Sylvain Dolza, de FO, l'un des trois syndicats majoritaires avec la CFE-CGC et la CFTC.
Les commandes publiques at­tendues par Bruno Even pour passer ce cap difficile ont bien été annoncées dans le cadre du plan de 15 milliards d'euros de soutien du gouvernement à l'aéronautique, dont 832M€ consa­crés à des achats d'avions, héli­coptères et drones pour l"Ar­mée, la police, la gendarmerie et la Sécurité civile.

L'hélicopté­riste vient aussi d'annoncer une bonne nouvelle, avec la cer­tification européenne de son nouveau H 160, dont le premier exemplaire sera bientôt livré à un client américain. Autant d'éléments qui éloignent la perspective d'un plan social. Mais les partenaires sociaux res­tent prudents," même si notre si­tuation est différente de nos col­lègues de l'avion, 11011s sommes liés au groupe et à ses résultats, ne serait-ce que pour l'intéresse­ment et la participation", ajoute le syndicaliste.

Source la Provence : Marie-Cécile BÉRENGER