Airbus réfléchit à une restructuration qui pourrait impliquer des licenciements

14/05/2020

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Les détails de ce plan doivent être finalisés lors d'une conférence entre dirigeants la semaine prochaine.

Alors que le transport aérien est au plus bas, frappé de plein fouet par la crise du coronavirus, c'est au tour d'Airbus d'accuser le coup. Le groupe réfléchit à une restructuration qui pourrait impliquer des licenciements «importants» mais aucune décision définitive n'a encore été prise, a-t-on appris auprès de sources proches du secteur.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de la direction du groupe, tenu par le droit français d'informer au préalable les organisations syndicales représentatives. L'avionneur européen pourrait les informer de ses propositions vers la fin du mois. Jusqu'à présent, Airbus a déclaré qu'aucune décision importante ne serait prise avant l'été, mais la crise du transport aérien s'est encore accentuée ces dernières semaines et les appels à l'aide des compagnies et des fournisseurs se multiplient.

The Telegraph, citant des sources non identifiées, écrit pour sa part que l'avionneur européen s'apprête à supprimer 10.000 emplois. Des suppressions qui pourraient être «imminentes et sauvages» ajoute le quotidien britannique. Avec l'effondrement du transport aérien lié à la pandémie de coronavirus, écrit le journal, Airbus pourrait supprimer jusqu'à 10% de ses effectifs.

3.000 employés en chômage partiel en France

«Au cours des dernières semaines, Airbus a mis en œuvre un certain nombre de mesures financières, opérationnelles et sociales afin de s'adapter aux graves conséquences économiques et sanitaires de la crise du Covid-19», a déclaré un porte-parole d'Airbus. «La société continuera de prendre toutes les mesures nécessaires afin d'assurer l'avenir d'Airbus en coopération avec ses partenaires sociaux», a-t-il ajouté. Le président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury, devrait faire un point jeudi avec les cadres dirigeants du groupe.

Dans une lettre envoyée aux employés fin avril, il avait alerté sur la crise que traverse le groupe qui «perd de l'argent à une vitesse inédite». Depuis le 20 avril, Airbus a placé 3.0000 personnes en chômage partiel en France «mais il se peut que nous devions prévoir des mesures supplémentaires», avait indiqué Guillaume Faury dans sa missive, ajoutant : «La survie d'Airbus est en jeu si nous n'agissons pas maintenant». Ces mesures de chômage partiel, prévues jusqu'au 17 mai, concernent la division d'avions commerciaux sur les sites de Toulouse, Nantes et Saint-Nazaire. L'avionneur européen compte au total 48.000 salariés dans l'hexagone sur les quelque 136.500 salariés à l'échelle mondiale, selon les données Refinitiv. D'après des sources syndicales, une réunion est également prévue jeudi pour discuter des mécanismes de chômage partiel.

Plan «Power8»

Le mois dernier, Reuters a rapporté qu'Airbus pourrait mettre en œuvre un plan de restructuration comparable à son plan «Power8» de 2007, qui avait entraîné 10.000 suppressions d'emplois chez Airbus et ses sous-traitants. Pour l'heure, l'avionneur s'appuie donc sur les dispositifs de chômage partiel mis en place par les gouvernements français, allemand et britannique pour éviter des licenciements. Il a également demandé à ses employés de prendre dix jours de congés payés pendant le confinement.


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