La Tribune : Quelle est votre analyse du marché de l'hélicoptère ?
Bruno Even, PDG d'Airbus Helicopters : En 2019, on s'attendait à une stabilisation sur le marché mondial de l'hélicoptère. Mais ce n'est pas du tout ce qui s'est passé : on a constaté une baisse de l'ordre de 15% à la fois sur le marché civil et militaire. En 2020, on va rester dans une période incertaine. On n'attend pas de baisse mais plutôt une stabilisation du marché. On ne prévoit pas de reprise sensible. Le salon Heli-Expo fin janvier m'a conforté dans cette analyse. En revanche, je constate un état d'esprit et une vision beaucoup plus positives et plus optimistes qu'il y a un an à la même époque : les opérateurs recommencent à se re-projeter, y compris en termes d'investissements sans forcément passer pour le moment à l'acte. On est vraiment encore dans une période de transition.
Pourquoi cette baisse importante en 2019 ?
Les deux marchés traditionnels - Amérique du Nord et Europe - qui pèsent encore près de 70% du marché mondial, arrivent progressivement à maturité aussi bien sur le civil que le militaire. C'est l'une des principales explications de cette baisse. Pour autant, il y aura des opportunités en particulier à travers des renouvellements de flottes. A plus long terme, la maturité des marchés nord-américains et européens ainsi que les perspectives des pays en forte croissance sont des signes positifs en vue d'une reprise.